Le version 2019 du rapport annuel Cyclope, rapport sur les matières premières dans le monde, vient tout juste d'être publiée, le constat est inquiétant.
Selon l'étude, la consommation mondiale de miel progresse de 1 à 2% chaque année, tandis que la production devient problématique pour ne pas dire chaotique dans de nombreux pays. Un déséquilibre qui ouvre grand la porte à des miels frelatés et adultérés et des trafics en tout genre.
La surmortalité des abeilles un problème majeur
Ce n'est pas nouveau, les abeilles sont de plus en plus menacées. Si certains facteurs sont aujourd'hui bien connus, il existe des menaces bien plus discrètes mais tout aussi destructrices. Parmi les principales causes de mortalité chez les abeilles nous retrouvons :
- Un prédateur, le frelon asiatique. Aujourd'hui sa présence est quasiment généralisée sur le territoire français et sa prolifération est de plus en plus inquiétante pour de nombreux insectes volants dont font partie les abeilles.
- L'impact de l'homme sur la nature et son environnement menace toujours plus l'habitat et les habitudes des abeilles.
- Un parasite, le Varroa, qui se trouve au sein même des ruches.
- Le réchauffement climatique. 2019 illustre très bien cette menace, avec une fin d'hiver très chaude qui a donné le signal aux abeilles pour sortir de l'hivernage et un printemps très froid avec des gelées tardives qui privent les abeilles de nourriture et contribuent à une mortalité très élevée.
- Les pesticides et insecticides, qui, pour certains, ont un impact direct sur la mort des abeilles.
De nombreuses actions émergent pour protéger nos abeilles, mais cela reste encore trop marginal, il faut accélérer les prises de décisions et agir rapidement. Pour rappel les insectes pollinisateurs, dont font partie les abeilles, sont responsables de 35% de l'alimentation humaine.
La surmortalité des abeilles entrainent également une baisse de la production et des rendements de nos ruches, par conséquent nous assistons à des dérives bien juteuses sur des miels frelatés ou adultérés.
Miels frelatés et adultérés andamp; trafics en tout genre
La France, comme de nombreux pays, ne produit plus tout le miel qu'elle consomme, associé aux nombreuses menaces pour nos abeilles listées ci-dessus, nous assistons à une véritable invasion de miels trafiqués et frelatés, le plus souvent en provenance de Chine.
Pour rappel en 2014 et 2015 UFC que Choisir et l'union Européenne ont publié des études montrant que sur 20 miels « premier prix » achetés dans diverses enseignes de la grande distribution, six présentaient des ajouts de sucre (adultération), soit presque un tiers des produits et que sur 1200 miels d'importation, plus de 30% présentaient un caractère frauduleux !
Le rapport Cyclope 2019 évoque également les vols de ruches, un phénomène grandissant qualifié de "trafic très organisé. Les essaims sont enfermés dans des camions et partent pour l'Europe de l'Est où ils sont revendus à l'unité". Un phénomène qui rend aujourd'hui les abeilles "presque aussi précieuses que le nectar qu'elles produisent".
Un projet de loi sur la traçabilité du miel en France
Une prise de conscience générale est nécessaire et urgente, mais elle tarde à arriver.
La Commission européenne a mis l'accent sur les "fraudes aux miels importés", en soulignant une poussée des miels "adultérés" (mélangés avec de l'eau ou du sucre de canne) notamment en provenance de Chine.
Toute l'équipe de Bleu Blanc Ruche, avec son fondateur Arnaud Montebourg, se bat pour obtenir une loi sur la traçabilité du miel en France. Chez Bleu Blanc Ruche les miels des différents apiculteurs ne sont pas mélangés entre eux, ce qui permet d’apposer le nom de l’apiculteur sur chaque emballage.Le consommateur final connaît ainsi le producteur français qui a durement travaillé et pris soin de ses abeilles pour que vous puissiez déguster un miel de qualité aux saveurs incomparables.
Didier Guillaume, ministre de l'agriculture, a récemment déclaré :
"Le gouvernement sera favorable à un étiquetage plus précis de l'origine des mélanges de miels."